Pour construire demain : Explorer les possibles aujourd’hui
Les campagnes présidentielles et législatives de 2022 ont fait la démonstration de l’absence de la thématique de l’écologie, peu traité par le personnel politique et par l’espace médiatique. Pourtant, les bouleversements profonds en cours dans notre société exigent de revoir complètement nos conceptions du monde. La pollution et la perturbation des cycles naturels fragilisent les terres, les océans, l'atmosphère et la biodiversité. C’est l’habitabilité même de la Terre qui est en jeu. En parallèle, les éléments constitutifs du vivre ensemble éclatent et s'effritent. Nous affrontons un désengagement général dans les institutions démocratiques, une perte de sens, et une désaffection pour l'intérêt commun qui délitent notre lien social national. Des parties de la société font sécessions.
Nous sommes submergés par le découragement et l’impuissance. A bout de souffle, nous ne savons plus par quel bout prendre les problèmes. Troublant paradoxe de constater que notre imaginaire, arrive plus facilement à imaginer le pire que le meilleur. Les radios, la télé, la presse papier, les médias d’infos en continu à la recherche de parts d’audience nous gavent des mêmes chroniques, des mêmes experts, des mêmes idées. Nous déplorons l’uniformisation du débat public dont nous sommes les premières victimes. D’ailleurs des pans entiers de la population ne s’y trompent pas, comme la jeunesse, les déçus, les écoeurés, ils désertent les canaux officiels pour se diriger vers des sources d’informations plus proches d’eux, alternatives et parfois propageant de la désinformation. Sans nous en rendre compte, ces sources d’informations alternatives nous enferment dans une autre bulle, phénomène accéléré dans l'ère des algorithmes, qui renforce nos points de vue en évitant avec force toute confrontation à des avis contraires.
Le temps des constats est derrière nous. Mais alors que faire ? La réponse est venue au moment le plus improbable, lors du premier confinement. A l’absence d’idées nouvelles sortant du cadre, à l'absence d’idées radicales et de ruptures cherchant à prendre les problèmes à la racines, la pandémie et sa gestion ont provoqué une interrogation sur les « dysfonctionnements » de notre société et ont suscité un intense désir d’en finir avec ses errements. Les français ont été traversés par la certitude que plus rien ne pourrait être comme « avant » : de tous bords, on en appela au « Monde d’après ». Enfermé, nous voulions réenchanter le monde, donner de l’espoir, alimenter le débat public par des idées nouvelles. En somme, chacun sur son île, nous voulions sans le savoir, de nouvelles utopies.
Ce temps des utopies a ouvert notre réflexion sur le « pourquoi » et remis en cause des éléments de la réalité qui nous semblaient intuitifs, inéluctables. Le monde que nous habitons n’est qu’une construction sociale. Rien ne va de soi, le réel se doit d'être constamment justifié. Nos structures ne sont que le reflet d’équilibres moraux, sociaux à un instant donné de la conscience d’une société.
Passionner la société, c’est la mouvoir et la motiver ! Les imaginaires doivent se délier et se relier dans l’invention d’un nouveau récit pour répondre à l’ensemble des défis devant nous. C’est l’espoir que nous devons réactiver dans une narration écologique de la sobriété et par le chemin de la décroissance. Son succès repose sur des possibilités engageantes, positives, solidaires, constructives, et actionnables.
Parce que nous avons la certitude que tout reste à écrire, nous fondons le Monde d’après pour s’inscrire dans la lignée de ces utopistes réalistes. Le think tank propose d’explorer l’avenir à travers des débats et des propositions concrètes. Nous invitons citoyens, experts, personnalités publiques à nous rejoindre et nous soutenir.
Réveillons l’espoir pour un siècle des possibles.